À un moment clé pour l’avenir du secteur immobilier, notre PDG Manuel Pertusa s’exprime dans les journaux Diario ABC et Información sur les dernières propositions en matière de logement et leur impact réel sur l’accès au logement. Avec une vision critique et constructive, il évoque la nécessité de politiques efficaces qui favorisent l’offre et répondent aux demandes réelles du marché, au lieu de mesures qui ne font que les gros titres sans résoudre le problème de fond.
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Le paradoxe de l’olive dans les mesures contre le secteur du logement
Manuel Pertusa, PDG du MPC Group
Deux réalités doivent être prises en compte pour analyser avec rigueur la situation actuelle du secteur immobilier. D’une part, la réalité indéniable qu’une grande partie de la population a de réelles difficultés à accéder à un logement abordable, malgré un emploi, un revenu régulier et une situation solvable stable. Et une réalité encore plus dramatique pour les jeunes, les chômeurs de longue durée ou les immigrés sans coussin social ou familial qui se trouvent dans l’impossibilité d’y accéder. L’autre réalité est liée aux mesures proposées par les politiques et l’administration. A l’heure de l’éphémère, des réseaux sociaux et de la simplification des messages, les politiques du logement se caractérisent plus par leur efficacité que par leur efficience. Et surtout, elles vont plus au cœur de l’opinion publique que dans les poches des citoyens qui ont de réelles difficultés à accéder à un logement abordable.
C’est ce que prévoit la dernière proposition lancée par le gouvernement pour limiter l’achat de logements par les ressortissants non résidents de l’Union européenne. Il s’agit d’un nouveau ballon d’essai qui ne s’est pas encore concrétisé, car on ne sait pas encore si cela se fera par le biais d’un nouveau chiffre d’imposition ou en augmentant les impôts actuels jusqu’à des augmentations de valeur de 100 %.
Nous ne doutons pas que, si cette mesure se concrétise, son effet sera inoffensif en faveur de ceux qui ont besoin d’un logement pour vivre, et erroné et très négatif pour la marque Espagne et un tissu d’entreprises très spécifique dans des provinces comme la nôtre. La limitation de l’accès au logement pour les non-résidents de l’UE n’aura qu’un impact minime sur l’ensemble du pays. Bien que les études nationales quantifient l’incidence de ces achats à 2%-3% du total, chaque province a une réalité différente, et à Alicante ce chiffre atteint, pour les nouveaux logements, 27% des achats et 30% du chiffre d’affaires, des pourcentages qui, s’ils étaient perdus, auraient un impact dévastateur sur le secteur. Personne n’aura plus de chance d’accéder à un logement en rendant plus difficile la tâche des acheteurs américains, canadiens, russes ou marocains, mais aussi britanniques, suédois, finlandais ou ukrainiens, qui recherchent un produit spécifique haut ou très haut de gamme. Le gouvernement se trompe de diagnostic et donc de prescription.
Car des mesures de cette ampleur ne feront qu’inciter de nombreux résidents extracommunautaires, des professionnels qui viennent télétravailler ou qui ont l’intention de prendre leur retraite et de consommer dans notre pays, à s’expatrier vers d’autres destinations : Portugal, Grèce, Turquie, Italie ou même de nouvelles destinations comme le Maroc. Il s’agit sans aucun doute d’un nouveau fardeau pour le développement d’une industrie fondamentale dans notre province, comme le secteur de la construction, qui constitue une attraction touristique majeure. Le tourisme sera également victime de ce type de mesures proposées par le gouvernement.
Les pouvoirs publics doivent comprendre que le problème est le manque d’offre et non les particularités de la demande. Et ce n’est pas en s’attaquant à l’intérêt des acheteurs étrangers pour notre pays et notre province qu’on le résoudra. La Banque d’Espagne quantifie le manque de logements de moyenne gamme, ceux que recherche et peut s’offrir une famille type dans ce pays, à environ 600 000 logements. C’est sur ce point que le gouvernement doit mettre l’accent : créer les conditions nécessaires pour qu’une partie du secteur puisse concentrer son activité sur ce segment de marché. C’est là que nous devons travailler, en allégeant le processus de construction, en offrant des allègements fiscaux aux acheteurs de logements de moyenne gamme et en proposant des développements spécifiques pour des groupes de population spécifiques présentant des difficultés particulières. C’est le manque de logements, l’absence de gestion du modèle de location saisonnière, la politique de logement public inexistante depuis 15 ans, le manque de terrains pour des logements abordables, la crise des matériaux et de leurs prix, c’est tout cela ensemble qui produit le cocktail pervers dans les grandes villes, dans les zones métropolitaines des capitales provinciales et dans les zones touristiques qui entrave les possibilités d’accès au logement pour les classes moyennes. Taxer les non-résidents, ce n’est pas diluer ce cocktail, c’est en supprimer l’olive. C’est là tout le paradoxe.





